Positive Presse

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lundi 9 septembre 2013

Paule, les différents rythmes du changement

J'ai la chance de revoir Paule (interviewée ici), qui fait un point sur son changement de vie. Elle me parle de ses joies (nombreuses) mais aussi des difficultés (moins nombreuses mais réelles).
Côté joies: celle de se savoir à la bonne place, ou tout au moins sur le bon chemin. Celle procurée par de nouvelles rencontres enrichissantes. Celle qui vient de la sensation que tout s'enchaîne et fait sens dans le parcours.
Côté difficultés: le déménagement, vraie rupture avec un lieu que l'on aime, des amis que l'on quitte malgré tout. Un nouveau lieu à investir – ne pas sous-estimer l'énergie physique que l'on dépense - , des voisins à apprivoiser.
"Le projet s'impose à nous, mais aussi les rythmes, me dit-elle. Ca s'accélère sans cesse d'un côté. Dans le même temps, concrétiser le changement (intérieur, psychique, imaginaire au départ), se fait sur un rythme différent, lent, pas à pas."

Au final on se retrouve souvent assez seul dans ce passage à l'acte, dans cette concrétisation. Peut-être est-ce le moment où l'on aurait aussi besoin de soutien. La suite dans un prochain post!

vendredi 24 mai 2013

Frédérique, "Ma transformation intérieure"

Le monde de la télévision est un monde un peu magique, avec boule à facettes et artifices, qui pense pour vous. S'en extraire demande du courage et des valeurs chevillées au corps. C'est ce qu'a fait Frédérique Bedos, qui présentait des émissions musicales et culturelles sur M6 et MCM. Frédérique a choisi d'aller vers plus d'authenticité... et plus de positif aussi, avec www.leprojetimagine.com, qui met en lumière des "héros" ordinaires. Cela n'a pas été sans mal. D'abord parce que le monde de la télé est sans pitié envers celles et ceux qui choisissent de le quitter. Ensuite parce qu'il lui a fallu réapprendre la différence entre faire et être. Pour moi, la manière dont elle parle de cet apprentissage, précédé par une traversée du désert, est à son image: joyeuse, humble, profonde.

lundi 6 mai 2013

Quelle est ma voie?

Question classique et qui peut s'avérer torturante... J'aime beaucoup le traitement qu'en fait Jon Kabat-Zinn, docteur en biologie moléculaire et grand maître de méditation dans son livre Où tu vas, tu es (J'ai Lu 2013).

En voici quelques extraits:

"Réfléchir sur "Quelle est ma voie?" est un élément intéressant à introduire dans notre pratique de méditation. Nous n'avons pas besoin de fournir des réponses. D'ailleurs, il n'y en a pas une en particulier. Le mieux, c'est de ne pas y penser. Simplement, continuer à poser la question en laissant venir les réponses sans les retenir.(...) Au bout d'un moment, cette quête se nourrit de sa propre substance. Elle imprègne tous les pores de notre être et insuffle une vitalité nouvelle, une grâce vibrante dans la routine de notre existence quotidienne. Ce n'est plus nous qui la faisons, c'est elle qui nous "fait"".


lundi 18 mars 2013

"Pour changer, il faut lâcher quelque chose"

Mon amie Florence Lautrédou est coach de dirigeants et psychanalyste. Elle revient dans cette petite interview sur les difficultés à changer...

Les gens qui viennent te voir ont-ils envie de changer de vie?
Florence Lautrédou: Je suis frappée par le fait que, au moins dans un premier temps, les personnes ne semblent plus avoir de rêve. Elles mettent en avant le devoir, la sécurité, la reconnaissance... Le désir revient à certains moments, vers la quarantaine ou la cinquantaine. Chez ceux qui ont moins à perdre en terme de statut, il y a moins d'hésitation à changer.

Pourquoi cette absence de désir? 
F.L.: Les gens ont peur. Pour changer, il faut lâcher quelque chose à un moment donné, et personne ne peut le faire à leur place. Et puis les gens se connaissent peu. Certains veulent par exemple faire du théâtre, ou devenir coach alors que cela ne correspond pas à leur "famille", à leur "espèce animale!" Il y a des changements de vie qui sont juste des fuites. Je croise des personnes dont l'objectif a été de gagner beaucoup d'argent, notamment au moment de la bulle internet, pour ensuite "profiter" de la vie. Aujourd'hui, dix ans après, le résultat n'est pas brillant. Plutôt que de profiter, je suggère d'essayer de contribuer, c'est cela qui peut donner un sens à la vie.

Le coaching peut-il aider au changement de vie?
F.L.: Tout dépend de ce que l'on va y chercher. Certains souhaitent uniquement des clés pour savoir comment se positionner. Alors on ne travaille que sur la "persona", ie la personnalité de travail, jamais sur le fond de l'être. Pour ma part, je crois aux évolutions et aux idées forces, c'est-à-dire au fait qu'il y a en toi quelque chose qui reste, qui résiste à tout. A partir de cette étincelle, on peut bâtir un vrai projet organique.

Plus d'infos sur Florence, c'est ici: http://www.fhl-consultants.com/

lundi 25 février 2013

Cola et Ayuko: "Trouver des solutions où le coeur dit oui"

Cola et Ayuko sont pour moi l'exemple que lorsqu'on est en cohérence avec ce que l'on est profondément, quelles que soient les difficultés...tout va bien... Parce qu'ils ont choisi une voie étroite mais sont en train de danser dessus. La voie étroite? Celle de créer un centre dédié à la pratique du tambour japonais (le taïko) et à d'autres arts, avec une philosophie du bien-être et de la joie. Autant dire que ce n'est pas vraiment ce que l'on pense à écrire sur la petite fiche de l'école lorsqu'on nous demande ce que l'on veut faire quand on sera grand. D'ailleurs Cola était plutôt parti dans la voie du dessin industriel, jusqu'à ce qu'une rencontre fortuite avec une troupe de danse japonaise le reconnecte avec son amour de la danse et de la musique. Ayuko, elle, était venue en France pour faire du mime et du théâtre, dans des écoles réputées. Une vie qui la laissait étrangement vide.
Quelques coups de gongs et une formation en Leadership éthique plus tard...les voilà à la tête de Tsunagari Taïko Center. Bien sûr, ce n'est pas aussi simple. Mais cela reste une histoire de courage, d'obstination, mais surtout de joie.




vendredi 15 février 2013

Catherine: "Changer de vie se fait avec les autres"

Différence entre fantasme et volonté de changement, dialogue avec autrui autour du projet, persévérance et découragement... autant de questions qui me trottent dans la tête depuis que je m'intéresse à cette problématique. Je suis allée voir Catherine Blondel, une amie conseillère professionnelle qui reçoit au quotidien des personnes travaillées par le désir du changement. Voici ses conseils, toute en finesse...

Comment faire la distinction entre un réel désir de changement et une insatisfaction qui n'aboutira à rien?
Catherine Blondel: Il est vrai que mon métier me met en relation avec un certain nombre de cadres frappés du "syndrome de Balavoine". Mécontents de leur vie professionnelle actuelle, ils entonnent la complainte de "J'aurais voulu être un artiste". Le coaching est parfois l'occasion d'apaiser la douleur, d'être moins dans la plainte, de se satisfaire d'une situation que l'on a pu faire évoluer, entièrement ou en partie. Par exemple un client, cadre d'un grand groupe depuis trente ans, m'a annoncé tout de go qu'il voulait acheter une confiserie dans le Sud. Il y avait là un grand écart entre son monde et celui de la petite PME. Je lui ai posé quelques questions simples: "Savez-vous passer un fax? Négocier une facilité de caisse supplémentaire?" Finalement, il a quand même lancé quelque chose qui a changé sa vie: passionné de musique, il a organisé un festival, qui a été une réussite. Cette évolution était plus cohérente avec son parcours. De la même manière, une cliente est passée de la volonté d'ouvrir une boutique de mode pour créateurs pointus à la promotion de ces créateurs. Ce n'est pas une révolution, mais une réalisation.

Dès que l'on parle de projets de changement, on a souvent l'impression d'avoir affaire à une armée de Cassandre, de pessimistes qui "cassent" le projet...

C.B.: Changer, c'est une forme de liberté. Il y a toujours des gens pour vous conseiller, pour vous ramener à la norme. Comme l'a dit Brassens: "les braves gens n'aiment pas que l'on prenne une autre route qu'eux. "Mais les Cassandre permettent quand même de mettre à l'épreuve son désir. Lorsque j'ai monté un séminaire de réflexion pour dirigeants, on m'a conseillé d'attendre un an parce que "c'est la crise", de ne pas rémunérer les intervenants, de négocier les prix de la salle, toutes choses qui me paraissaient inconcevables. Avoir entendu ces arguments rationnels financiers a été utile: je me suis dit que je lançais le club si j'arrivais à financer les charges. Les Cassandre ont donc une certaine fonction.. à condition de ne pas oublier cette phrase de Nietzsche: "Les réalistes sont les assis de tous les temps!"

Il faut donc maintenir le dialogue avec autrui lorsque l'on a des projets de changement de vie...?

C.B.: De toute façon, changer de vie se fait avec les autres. On doit dialoguer avec sa compagne, son compagnon, ses amis... bref ne pas rester seul avec un projet qui tourne dans sa tête. Il faut aussi être assez vite dans le concret, et rencontrer les personnes qui font la même chose que ce que l'on vise. Trop souvent, on a tendance à oblitérer la question matérielle. Savoir comment on va gagner sa vie est pourtant une impérieuse nécessité! Et surtout, il faut être au service de soi, aller là où on est juste et pertinent. Quitte à revenir dans une zone héritée de l'enfance et à renouer avec un fil de son histoire.

Le cabinet de Catherine s'appelle Vis-à-Vis. A visiter sur le site: http://www.visavis-dirigeants.com

lundi 4 février 2013

Paule, "De quoi ai-je vraiment envie?"

J'ai parfois l'impression qu'aller vers une nouvelle vie, c'est comme marcher sur une ligne de crête. On voit cet horizon qui nous plaît bien; on sent que c'est là où on doit être. Mais ce n'est pas si facile de garder les yeux fixés sur ce cap. Mille et une distractions peuvent nous assaillir: la peur, bien sûr, qui peut faire trébucher, mais aussi d'autres projets qui semblent pas mal, "safes", ou correspondre à peu près à ce que l'on souhaite.
J'apprends peu à peu que l'"à peu près" ou le "pas mal", çe ne marche pas du tout en termes de changement de vie. Ca ne suffit juste pas. A un moment donné, il faut bien se lâcher des deux mains.
Exemple avec Paule, ancienne journaliste parisienne. Elle a dû faire tout un chemin pour aller vers ce qu'elle désirait profondément. Elle aurait pu garder quelques liens avec son activité précédente. Elle a commencé d'ailleurs par se former au métier de photographe, assez proche de son milieu d'origine. Et puis, non. Elle a fait le grand saut, et chaque fois qu'elle doute... elle a une technique bien à elle pour se remettre dans le droit chemin. Pour moi, elle pose LA bonne question: "De quoi ai-je vraiment envie?"


mardi 29 janvier 2013

Aparté sur le risque avec Olivier

J'ai rencontré Olivier Demaegdt dans le cadre de mon deuxième projet, le "Voyage dans la France qui ne se résigne pas". C'est un sérial entrepreneur écologiste, avec 1000 idées à la minute, convaincu que l'on peut trouver des modèles économiques solides dans ce secteur. En aparté, il me parle aussi de son changement de vie: avant de créer ses sociétés dans l'ouest de la France, il était salarié, à Paris, dans le milieu financier. A un moment donné, en famille, la décision est prise de quitter Paris. Un saut dans le vide qu'il ne regrette pas.




Et pour l'ensemble du portrait d'Olivier, voir le site du "Voyage": www.positivefrance.fr

mardi 22 janvier 2013

Céronne, "Lutter contre sa destinée, c'est très mauvais!"

Je rencontre Céronne dans son atelier, niché dans une petite rue non loin de la place du centre-ville de Rémalard (Perche). Cet endroit est une véritable caverne d'Ali Baba, avec des bougies suspendues au plafond, rangées les unes à côté des autres comme des orgues multicolores, entassées dans le moindre recoin. Difficile d'imaginer Céronne dans un autre environnement, et pourtant, il y a quelques années, elle était maquilleuse pour Bourjois à Paris. Rien ne la destinait a priori à devenir "cirière", fabricante de bougies, si ce n'est un goût prononcé pour "les matières et les couleurs". Dans son enfance pourtant, on trouve l'amour de la nature,  l'habitude de tout fabriquer soi-même... et, déjà,  une indépendance farouche. Pour se créer la vie qu'elle souhaitait, Céronne a dû lutter contre des peurs et des obstacles. Impossible par exemple de suivre un stage dans les entreprises spécialisées dans la fabrication de bougies car celles-ci craignaient la divulgation de leurs recettes... Aujourd'hui, elle est reconnue et parfaitement à sa place dans son atelier, devenu d'ailleurs centre de formation pour d'autres. Des idées, elle en a mille à la minute. Elle a récemment commencé à "mettre en lumière" des villages lors d'événements ou d'expositions. Elle en est convaincue: être cirière, c'était sa destinée.

lundi 14 janvier 2013

A propos de la détermination

Le livre "Petit traité de l'abandon" de philosophe Alexandre Jollien a été pour moi une révélation. Sur la thématique du changement de vie, on pourrait le citer en long, en large et en travers. Aujourd'hui, j'ai choisi un petit extrait sur la détermination:

 "Parfois, surtout quand cela va mal, on voudrait tout changer dans sa vie- changer de look, se ravaler la façade, changer d'apparence, faire "peau neuve." Tandis que la détermination, c'est la persévérance. Je continue coûte que coûte à avancer, je progresse, tel que je suis."

 C'est la phrase "tel que je suis" qui me plaît particulièrement. Parfois, on a tendance à se projeter dans une autre vie, en étant aussi une autre personne. A. Jollien nous ramène sur terre en disant: "Non non, on parle de vous, là, et commencez donc par faire un premier petit pas vers le changement."

 Il prend ainsi l'exemple du handicap et de la souffrance physique qu'il connaît bien. "La détermination, ce n'est pas s'accrocher au futur et affirmer: "Un jour, je serai guéri." Non, c'est plutôt de dire: "La guérison, c'est ici et maintenant. Quel pas je peux faire pour aller un tout petit mieux aujourd'hui, ici et maintenant?""

 Ce type m'épate...
 Son site: http://www.alexandre-jollien.ch/
 Son livre: Petit traité de l'abandon, Seuil 2012

lundi 7 janvier 2013

Emmanuelle, "Imaginer d'autres possibles"

J'ai rencontré Emmanuelle près de Saumur. Elle et son mari, Julian, ont longtemps été parisiens, avant de tout remettre à plat, de changer de cadre de vie et de métier. Les voilà aujourd'hui installés en bord de Loire, après être passés par Bruxelles. Des changements successifs pour se rapprocher petit à petit de ce qu'ils voulaient vraiment faire, ou plutôt être. Aujourd'hui, Emmanuelle a créé une association de développement personnel, Chercheurs d'Equilibres, prolongation de son blog, L'Etre. Ce n'est pas toujours simple de sortir du cadre, des sentiers battus pour inventer son métier. Mais il se dégage d'Emmanuelle un mélange de douceur et de force tel que cela ne peut que fonctionner.
Son mari, Julian, a créé le think tank Sport et Citoyenneté parce qu'il en avait assez du "sport business". Je l'ai interviewé dans le cadre du Voyage dans la France qui ne se résigne pas.


jeudi 3 janvier 2013

2013, l'année du moustique

Connaissant mon intérêt pour les mystères de la vie, une amie m'a passé un article intitulé "Pourquoi la pluie n'écrase pas la moustique" (Le Monde, Sciences et Technologies, 16/06/2012)/
Tiens oui, au fait, pourquoi?

L'article raconte qu'un ingénieur américain s'est posé la question lorsque son fils s'est fait piquer par la petite bête en pleine averse. En bon scientifique, il a mesuré la taille et la masse des moustiques en question, les a comparées à celles des gouttes de pluie, puis a soumis des moustiques à des jets d'eau de 9 mètres par seconde...

Déjà à ce stade, cette histoire m'enchante. Je suis toujours impressionnée par la curiosité des hommes à comprendre leur milieu.

Après avoir été emportés pendant un temps par la cascade, tous les moustiques ont survécu. "Tout se passe comme si l'insecte choisissait non pas d'éviter les gouttes mais de se déplacer passivement avec elles plutôt que de leur résister", écrit l'auteur de l'article. Pour le papa chercheur, le moustique est le "maître incontesté du tai-chi-chuan, un art martial dont la philosophie consiste à éviter les forces de l'adversaire pour simplement les accompagner dans la même direction."

Et voilà comment j'ai pris une leçon de vie d'un moustique. Face aux orages, lorsque ça ne va pas assez vite à mon goût, je résiste, je tempête, je dépense une énergie folle à lutter. J'ai du mal à trouver la bonne position du curseur entre volontarisme et lâcher-prise.
A la prochaine chute d'eau, promis, je surfe sur le flot (flow?).