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mercredi 10 octobre 2012

Le syndrome de la carte de visite

Au moment de restituer l'interview de Vincent, j'ai voulu lui donner une profession bien définie. En l'occurrence, je l'avais présenté comme "psychanalyste". Il m'a fait remarquer fort justement que cette étiquette ne lui ressemblait pas.
Bing! J'avais succombé au syndrome de la carte de visite, celui de vouloir cataloguer, mettre dans des cases, "situer" la personne. Un réflexe acquis pour savoir comment se comporter  rapidement face à l'interlocuteur, mais décidément trop réducteur...

Pas facile de se présenter en période de transition, lorsque les habits de notre ancienne profession ne nous vont plus du tout mais qu'on n'a pas encore trouvé ceux qui nous conviennent parfaitement. Je devrais le savoir. A partir du moment où j'ai quitté Les Echos, il est devenu plus compliqué de me présenter à de nouvelles personnes. Avec des petits moments de solitude lors de dîners mondains lorsqu'on demande: "Et alors, qu'est-ce que tu fais dans la vie? Hmm, comment dire, tu as le temps, là? " Et c'est alors qu'on découvre qu'en fait, rares sont celles et ceux qui ont vraiment le temps d'écouter, sans préjugés; on a plutôt l'impression d'être soumis à un scan rapide et utilitariste.
Ce genre de découverte n'est pas spécialement agréable mais rend tellement plus précieuses les rencontres authentiques que je ne regrette pas ma belle carte de visite précédente.
J'ai un ami qui a résolu le problème de manière ludique; lorsqu'on lui demande ce qu'il fait dans la vie, il répond très sérieusement qu'il est vétérinaire, ou pompier, ou pilote de course.
Vincent, lui, a choisi sans doute la plus belle manière de répondre: "Je fais un métier qui est ce que je suis; donc ce n'est plus un métier", me dit-il.
Quant à moi... j'ai supprimé les dîners mondains. (Quelle libération)
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3 commentaires:

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  3. Bonjour et merci pour ce blog positif !
    Comme ça me parle... et pour cause ! Au détour d'un cancer, j'ai décidé de bifurquer, de prendre un autre chemin : le mien. Ce chemin me mène à la sophrologie, qui, pour rejoindre Vincent, n'est pas pour moi "un métier" mais juste "faire ce que je suis".
    Toute ma vie, lors de dîners, pas forcément mondains, la question fuse "que fais-tu dans la vie ?" Quand invariablement je répondais "maman active à la maison", alors la suivante, qui paraissait logique à tout le monde était "que fait votre mari ?" ! Quel vide... Après 50 ans et deux cancers je sais que la richesse n'appartient pas forcément à celui qu'on croit et que ma carte de visite est bel et bien à l’intérieur. Oui, le changement prend du temps mais quel bonheur !
    Bonne continuation
    "On ne voit bien qu'avec le coeur, l'essentiel est invisible pour les yeux"


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