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vendredi 15 février 2013

Catherine: "Changer de vie se fait avec les autres"

Différence entre fantasme et volonté de changement, dialogue avec autrui autour du projet, persévérance et découragement... autant de questions qui me trottent dans la tête depuis que je m'intéresse à cette problématique. Je suis allée voir Catherine Blondel, une amie conseillère professionnelle qui reçoit au quotidien des personnes travaillées par le désir du changement. Voici ses conseils, toute en finesse...

Comment faire la distinction entre un réel désir de changement et une insatisfaction qui n'aboutira à rien?
Catherine Blondel: Il est vrai que mon métier me met en relation avec un certain nombre de cadres frappés du "syndrome de Balavoine". Mécontents de leur vie professionnelle actuelle, ils entonnent la complainte de "J'aurais voulu être un artiste". Le coaching est parfois l'occasion d'apaiser la douleur, d'être moins dans la plainte, de se satisfaire d'une situation que l'on a pu faire évoluer, entièrement ou en partie. Par exemple un client, cadre d'un grand groupe depuis trente ans, m'a annoncé tout de go qu'il voulait acheter une confiserie dans le Sud. Il y avait là un grand écart entre son monde et celui de la petite PME. Je lui ai posé quelques questions simples: "Savez-vous passer un fax? Négocier une facilité de caisse supplémentaire?" Finalement, il a quand même lancé quelque chose qui a changé sa vie: passionné de musique, il a organisé un festival, qui a été une réussite. Cette évolution était plus cohérente avec son parcours. De la même manière, une cliente est passée de la volonté d'ouvrir une boutique de mode pour créateurs pointus à la promotion de ces créateurs. Ce n'est pas une révolution, mais une réalisation.

Dès que l'on parle de projets de changement, on a souvent l'impression d'avoir affaire à une armée de Cassandre, de pessimistes qui "cassent" le projet...

C.B.: Changer, c'est une forme de liberté. Il y a toujours des gens pour vous conseiller, pour vous ramener à la norme. Comme l'a dit Brassens: "les braves gens n'aiment pas que l'on prenne une autre route qu'eux. "Mais les Cassandre permettent quand même de mettre à l'épreuve son désir. Lorsque j'ai monté un séminaire de réflexion pour dirigeants, on m'a conseillé d'attendre un an parce que "c'est la crise", de ne pas rémunérer les intervenants, de négocier les prix de la salle, toutes choses qui me paraissaient inconcevables. Avoir entendu ces arguments rationnels financiers a été utile: je me suis dit que je lançais le club si j'arrivais à financer les charges. Les Cassandre ont donc une certaine fonction.. à condition de ne pas oublier cette phrase de Nietzsche: "Les réalistes sont les assis de tous les temps!"

Il faut donc maintenir le dialogue avec autrui lorsque l'on a des projets de changement de vie...?

C.B.: De toute façon, changer de vie se fait avec les autres. On doit dialoguer avec sa compagne, son compagnon, ses amis... bref ne pas rester seul avec un projet qui tourne dans sa tête. Il faut aussi être assez vite dans le concret, et rencontrer les personnes qui font la même chose que ce que l'on vise. Trop souvent, on a tendance à oblitérer la question matérielle. Savoir comment on va gagner sa vie est pourtant une impérieuse nécessité! Et surtout, il faut être au service de soi, aller là où on est juste et pertinent. Quitte à revenir dans une zone héritée de l'enfance et à renouer avec un fil de son histoire.

Le cabinet de Catherine s'appelle Vis-à-Vis. A visiter sur le site: http://www.visavis-dirigeants.com

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